Biofacturer des teintures pour impressions textiles

FABER futures

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NATSAI CHIEZA

En latin, Homo faber signifie « Homme créateur » : c’est un concept philosophique articulé par les théories politiques de Hannah Arendt (1906-1975) et celles, philosophiques, de Max Scheler (1874-1928). Il fait référence aux outils de contrôle des hommes sur l’environnement. Le philosophe français Henri Bergson fait lui aussi référence à ce concept dans L’Évolution créatrice (1907), définissant l’intelligence dans son sens original, comme la « faculté de créer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et de varier indéfiniment ses créations ». Jamais le terme Homo faber n’a été plus adapté pour décrire l’humanité, alors même que nous sommes confrontés à de grands changements dus aux nouvelles biotechnologies.

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« Faber Future » présente la première collection de textile produite par impression traditionnelle qui utilise des teintures produites par les bactéries.

Le projet « Faber Futures » incarne un nouvel artisanat qui adopte pleinement la biotechnologie pour mettre au défi nos méthodes de conceptualisation et de fabrication. Son contexte prend sa source dans une nouvelle ère où le « doux » rencontre le « dur », c’est-à-dire où les cellules biologiques programmables rencontrent une technologie plus traditionnelle. En cultivant une bactérie qui devient une fabrique d’encre et en utilisant les techniques d’impression textile traditionnelles, « Faber Future » présente la première collection de textile produite par impression traditionnelle qui utilise des teintures produites par les bactéries. Ces recherches, toujours en cours, ont pour but de créer une gamme de couleurs prédéfinies avec la synthèse des bactéries. Le projet est mené en collaboration avec le professeur John Ward et son laboratoire à l’UCL, Londres.