La biologie est en train de devenir une technologie du vivant.

Imaginez un monde dans lequel la manufacture traditionnelle est remplacée par la fabrication biologique : les plantes font pousser des produits de consommation, et les bactéries sont génétiquement reprogrammées pour devenir des raffineries de biocarburant ou des fabriques de soie ; de véritables ‘usines’ du vivant. Ce nouveau monde existe déjà en laboratoire, et un nombre grandissant de designers et d’artistes commencent à s’en inspirer, soit en se rebellant contre ces techniques transgénique, soit en explorant le potentiel de l ‘ingénierie de la vie. Ainsi, un nouveau genre de design est en train de naître.

L’exposition « En Vie – Alive » présente ces nouvelles frontières du design et oppose des concepts qui s’inspirent d’un futur où tout est programmable, même le vivant, à un avenir alternatif, ou la nature reste « naturelle ». La sélection des projets présentés ici souligne aussi la volonté de recherche de nouveaux modèles de développement durable. Certains designers et architectes nous proposent des solutions plus écologiques, d’autres offrent une interprétation poétique et dite « de prospective ». D’autres encore s’inscrivent dans la provocation afin de stimuler un débat éthique. Ces designers nous ouvrent les portes d ‘un monde hybride nouveau, où ils opèrent sur une échelle du vivant qui va de la « nature naturelle » à une nouvelle « nature reprogrammée » ; de l’imitation à la conceptualisation. Organisée en 5 thèmes, l’exposition propose de hiérarchiser ce nouveau rapport à la nature.

1 – Les plagiaires: La nature en tant que modèle

Des designers et des architectes se tournent vers la nature en quête de modèles d’ingénierie et pratiquent le bio-mimétisme. Ils imitent les procédés ou les comportements observés dans le monde naturel, mais travaillent avec des technologies et matériaux issus de production industrielle et digitale.

2 – Les nouveaux artisans : La nature en tant que collègue de travail

Ces designers et architectes collaborent avec la nature à l’état « naturel ». Ils travaillent avec des abeilles, des champignons, des bactéries, des algues ou des plantes afin de développer de nouvelles techniques pour fabriquer des produits de consommation. Ici, le design se rapporte plus au jardinage et à l’agriculture qu’à la fabrication industrielle.

3 – Les bio-hackers : La nature génétiquement reprogrammée, dite « synthétique »

Ces designers et artistes travaillent en collaboration avec des biologistes synthétiques ou se réfèrent à la recherche de bio-ingénierie de pointe. Ils imaginent ce que nos produits, interfaces et environnements de demain pourraient devenir grâce à la reprogrammation du vivant. Leurs idées illustrent un monde futur possible.

4 – Les nouveaux alchimistes : La nature hybridée

Ici, designers, architectes et artistes proposent d’explorer la fusion de la biologie, la chimie, la robotique et les nanotechnologies pour créer de nouveaux organismes hybrides. Ils combinent le vivant avec le non-vivant.

5 – Les agents provocateurs : La nature conceptualisée ou imaginée

Ce dernier groupe d’artistes et de designers explorent de façon provocatrice un avenir plus lointain. Leur travail de prospective encourage un débat sur les questions éthiques liées à ces nouvelles relations possibles avec la nature et la notion d’écologie high-tech.

J’espère vivement que cette exposition inspirera les générations à venir et contribuera à établir une cartographie de créateurs qui s’aventurent à imaginer de nouveaux rapports à la nature et au vivant. Ce projet met en scène la recherche d’un design radicale et « ultime » qui s’inscrit dans une réflexion écologique profonde en rapport à notre futur d’ici à quarante ans.

Carole Collet, Commissaire d’Exposition et diretirice de la publication En Vie-Alive. Carole est Maître de Conférences et directrice associée du centre de recherche TFRC  à l’ école Central Saint Martins College, Université des Arts, Londres.

logos

La Fondation EDF remercie tous les artistes, designers et architectes qui participent à cette exposition, ainsi que tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet.

Commissariat : Carole Collet, maître de conférences, Central Saint Martins College, University of the Arts

Production : Espace Fondation EDF

Institutions et galeries: Central Saint Martins College of Arts and Design, University of the Arts / Centre culturel canadien / DOX Centre for Contemporary Art / ENSCI les Ateliers / Galerie Acte2 / Gouvernement du Canada / Institut Curie / IDEO / Médiathèque EDF / Method / The Workshop Residence, San Francisco

Site Web / Identité Visuelle: Method

Scénographie: JSLagrange et Madeleine Montaigne (MADE), assistés de Thibault Zambeaux

Signalétique: Chevalvert

Mise en lumière: ACL, Alexis Coussement

Construction scénographique: La Fabrique de l’Est

Agence de presse: Pierre Laporte Communication

Catalogue: FranklinTill