Sculpter un vase avec des abeilles

Vessel #1

beevase

Tomáš Libertíny

Le travail explore les possibilités de manipulation de la nature. Il juxtapose contrôle et liberté, questionne destinée et volonté. Il a fallu 60 000 abeilles et deux mois pour fabriquer « Vessel #1 » (« Récipient #1 »). Nous appelons ce processus « prototype lent ». La « collaboration » de Tomas Libertiny avec les abeilles à miel repousse les barrières du design conventionnel. Il défie la production de masse et permet à la nature de créer ce qui serait normalement produit par les êtres humains.

Pour créer ce vase, le designer insère une structure de base dans une ruche préparée spécialement. Il s’agit ensuite de surveiller la construction lente de la ruche, et de temps en temps, d’intervenir pour aider et guider la construction. On pourrait comparer cela au fait de faire pousser un bonsaï (un art japonais qui crée des arbres miniatures en pot).

Il a fallu 60 000 abeilles et deux mois pour fabriquer « Vessel #1 ».

Non seulement « Vessel #1 » incarne l’histoire d’une collaboration entre humains et abeilles, mais il explore également une nouvelle écologie de fabrication. Ici, les procédés de la fabrique industrielle sont transcendés par quelque chose de plus simple et de plus beau. Tout commence avec des fleurs. Celles-ci sont fécondées par des abeilles qui vont ensuite rentrer dans leur ruche pour produire un vase. En retour, le vase fabriqué par les abeilles accueillera des fleurs dans leur dernier voyage. Le résultat semble fragile et éphémère. Il est en fait pérenne et très résistant. « Vessel #1 » pourrait rester intact pendant plus de mille ans. En effet, des nids d’abeilles encore en bon état ont été trouvés dans les tombes des pharaons en Égypte.