Contrôler le mouvement chez les plantes

Plantes nanomagnétiques

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Laura Cinti C-LAB

Il est presque impossible de comprendre le comportement des plantes sans l’aide d’outils de visualisation scientifique. Ainsi, j’ai voulu développer un travail artistique permettant de programmer une réaction interactive chez les plantes pour faciliter une autre perception du monde végétal. L’inspiration pour ce projet provient des recherches sur les systèmes de guidage des cellules souches menées à UCL (Centre of Advanced Biomedical Imaging -CABI) où j’ai travaillé il y a quelques années. Ces recherches démontraient comment on pouvait utiliser un aimant externe pour guider des cellules souches à l’intérieur d’un organisme vivant, en attachant des nanoparticules magnétiques à ces cellules.

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Lorsque les nanoparticules magnétiques sont absorbées par les racines, la plante devient contrôlable par un aimant externe.

En m’inspirant de cette étude, j’ai choisi d’utiliser des nanoparticules pour produire une « interface invisible » capable de générer un mouvement interactif chez les plantes. Une des propriétés de ces nanoparticules est de pouvoir contourner la capacité hautement sélective des plantes : c’est précisément leur taille qui leur donne le potentiel d’échapper au radar de toxicité des plantes. Lorsque les nanoparticules magnétiques sont absorbées par les racines, la plante devient contrôlable par un aimant externe. Cette œuvre d’art permet d’explorer le potentiel de contrôle artificiel du mouvement d’une plante. C’est la toute première fois qu’une plante a ainsi été « programmée » pour être actionnée par un aimant. L’utilisation de nanoparticules comme médium artistique ouvre de nouvelles perspectives qui défient notre perception et nos relations aux plantes. En effet, en introduisant de telles caractéristiques latentes chez les plantes, nous remettons en question jusqu’à leur classification : à quelle catégorie les plantes interactives appartiennent-elles ?